L'histoire
a commencé l'hiver 1997 à Saint Brieuc : une
quinzaine de jeunes punks campe au pied de l'église Saint
Guillaume. Le groupe, expulsé d'un squat quelques jours
plus tôt, réclame le droit au logement. En attendant
de trouver une solution durable, la ville et les services de
l'état leur proposent de s'installer dans un wagon
désaffecté au port du Légué. Une
solution transitoire pour répondre à un besoin
urgent de logement.
Les punks du wagon ont un principe : la vie ne doit
comporter aucune contrainte matérielle ou morale. Chacun
est libre d'exprimer ses velléités artistiques sans
entraves. Ils ne réclament rien à personne, si ce
n'est cette philosophie simple ... « On ne
demande rien à personne, qu'on nous emmerde pas! ».
Sauf que dans le cas du wagon, le provisoire a duré... Le
wagon est resté plusieurs années au même
endroit, et les punks aussi. La situation a fini par agacer...
Elle a agacé des voisins lassés de cohabiter avec
des jeunes qui dérangent, les politiques, les usagers du
port, les commerçants : un casse-tête pour les
pouvoirs publics qui ont décidé de détruire
le wagon fin 2004.
Ce film est avant tout, une immersion dans un monde
parallèle qui vit (survit) au bord et en marge du notre...
Faut-il
interdire, aménager ou légaliser les squats ? Je
ne tiens pas à répondre à cette question. Ce
n’est pas mon propos. Les squats, qu’on le veuille ou
non, sont là, ils existent malgré nous. Dans
l’imaginaire collectif, ce sont des zones de non droit. Ils
inspirent l’insécurité, ils alimentent les
peurs. Ils sont générateurs de déviances
mais ils sont aussi, à leur manières, producteurs
de liens. Est-il alors possible de changer notre regard ? Ces
squats pourraient-ils être un sas pour l’insertion de
ceux qui sont sur la voie de la rupture des liens sociaux.
Souvent, pour des jeunes "paumés" ils sont
l’ultime recours contre la spirale de l’isolement
social et la rupture définitive... Ce film s’articule
autour de cette idée : en quoi la situation de squat
constituerait parfois, le dernier maillon qui maintient actif le
lien d’intégration dans la société des
hommes.
Ouest-France
du 14 nov 2006 : Larbi Benchiha, l'éducateur devenu
cinéaste
Une
nuit au wagon
Le
"Wagon" ou la fin brutale d'une communauté punk
devenue gênante
Festival
Itin'errance – Bordeaux 2011

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